Aux frontières du réel

Des méduses qui sortent d’un livre ouvert, un oiseau qui se matérialise sur un nuage de vapeur, des fantômes qui surgissent dans des miroirs, des personnages qui errent dans des tableaux et d’autres qui prennent le thé ou hument une rose, la tête en bas, tout cela dans une ambiance sonore faite de percussions et de frottements : voilà ce que vous pourrez observer, amusé, interloqué ou littéralement terrorisé, si vous poussez la porte du drôle de petit appartement situé au 75 bis de la rue d ‘Orchampt...

Et si jamais vous franchissez la fine cloison qui sépare cet espace de son hors-champ (hors-champ, Rue d’Orchampt : vous saisissez l’astuce ?), vous pourrez alors, encadrés par des artistes tout à fait bienveillants, naviguer entre plusieurs postes de travail qui vous permettront de composer vous-même l’étrange ambiance sonore préalablement entendue grâce à une table amplifiée où tous les bruits sont produits en direct ou bien incarner les singuliers personnages préalablement distingués dans les tableaux ou les miroirs grâce à une panoplie de costumes mise à votre disposition...

Vous l’aurez compris : cette Rue d’Orchampt est en fait un spectacle-atelier de magie-théâtre optique qui fonctionne en deux temps et dans deux lieux distincts et qui vous permettra d’être à la fois un spectateur éberlué et un acteur inspiré. Enfin, à la fois, pas vraiment : d’abord un spectateur éberlué et ensuite un acteur inspiré - sauf si vous avez le don d’ubiquité. Oh ! Ne riez pas : le groupe ZUR le possède, lui, le don d’ubiquité. Mais si, parfaitement. Comment expliquez-vous, sinon, qu’il soit à la fois présent ici et à la page 14 ?